Nouveau régime de protection des données personnelles en République dominicaine

14 mai 2024
Par Gabriela Beltré Acosta

.

Bien que la garantie constitutionnelle de l'Habeas Data ait été expressément consacrée pour la première fois dans la Constitution dominicaine du 26 janvier 2010, le droit à l'autodétermination informationnelle était déjà protégé par la Constitution précédente et par la Loi générale sur le libre accès à l'information publique, n° 200-04, du 25 février 2004.

Récemment, le Congrès de la République dominicaine a approuvé la Loi organique sur la protection des données personnelles, qui abroge la loi n° 288-05 du 18 août 2005, qui réglemente les sociétés d'information sur le crédit et de protection des données.

Il fournit un système de garanties aux citoyens lorsque leurs données personnelles sont traitées par les administrations publiques et les entités privées.

Ce texte législatif, qui attend d'être promulgué par le pouvoir exécutif, établit un modèle d'autorisation, de supervision et de sanctions 1 concernant l'activité des sociétés d'information sur le crédit, dont la finalité se réfère à la conservation et au traitement des données personnelles à caractère financier et commercial. Ces entreprises doivent soumettre, avant le début de leur
opérations, à l'examen et à l'autorisation du Conseil monétaire, ainsi qu'à la supervision de la Banque centrale de la République dominicaine, établie comme organisme de contrôle.

Il convient de noter que le projet de loi exclut de son champ d'application les fichiers de données personnelles ou domestiques, les fichiers établis par les agences d'enquête et de renseignement de la République dominicaine, les fichiers relatifs aux personnes décédées et les fichiers
de données se référant à des entités privées.

Les entreprises dont l'activité consiste en un traitement automatisé ou informatisé de données personnelles doivent mettre en œuvre des systèmes de sécurité afin de sauvegarder le droit à la vie privée et l'honneur des propriétaires de ces données, en évitant leur altération, leur perte, leur traitement,
consultation, transfert ou accès non autorisé.

Il faudrait exiger la même chose des organismes officiels qui traitent des données concernant la vie privée des citoyens. Si l’État a besoin d’accéder aux données de ses citoyens pour mettre en œuvre des opérations fiscales, sociales et redistributives, les citoyens ont le droit de bénéficier de systèmes de traitement de données répondant à des normes de qualité et de sécurité.

À ces fins, la possibilité de créer l’Agence dominicaine de protection des données a été envisagée comme organe directeur des politiques de protection des données.

Malheureusement, cela n’a pas été inclus dans la proposition finale.

La loi organique sur la protection des données personnelles prévoit une protection particulière pour les données dites « sensibles » ; Celles qui révèlent l'origine raciale et ethnique d'une personne, ses opinions politiques, ses convictions religieuses, philosophiques ou morales, son appartenance syndicale et des informations relatives à sa santé physique ou mentale, ainsi qu'à sa vie sexuelle.

Selon la loi proposée, toute personne a le droit d'accéder, de rectifier, d'effacer ou de s'opposer aux données détenues à son sujet ou à propos de ses biens dans des registres officiels et privés, et les utilisateurs de ces registres ou bases de données seront tenus de se conformer à toute demande légitime de la personne concernée.

Si la demande n’a pas été satisfaite, le propriétaire des données peut déposer une action en Habeas Data 2 ; Cela doit être promu conformément à la procédure d'amparo, devant le Tribunal de Première Instance du domicile de l'entité défenderesse, afin que le titulaire des données puisse prendre connaissance de l'existence de celles-ci dans des registres officiels ou privés, et en cas de fausseté, d'inexactitude ou de discrimination, exiger la suppression, la rectification, la mise à jour et la confidentialité de ces registres. Le tout, sans préjudice de l’indemnisation des dommages subis en vertu du droit commun. L'action d'Habeas Data, qui signifie « voici les données » ou « voici l'information », découle du droit à l'autodétermination informationnelle des citoyens, qui se fonde sur les principes de légalité, de transparence, de finalité, d'exactitude, de protection de la sphère privée du citoyen, de devoir de secret et de consentement du titulaire, sauf dans les cas d'archives militaires, policières, judiciaires ou de renseignement de l'État.

Par conséquent, l’utilisation qui est faite des informations doit être conforme aux finalités pour lesquelles elles ont été collectées, et les données personnelles doivent être détruites ou effacées une fois que la finalité pour laquelle elles ont été collectées a été atteinte, cette dernière en vertu du droit à l’oubli.

En définitive, le traitement électronique des données personnelles est une condition préalable au développement d’une société démocratique et doit donc renforcer les droits et les garanties des citoyens.